Parution le 06/11/20
153 x 220, 112 p.
ISBN 978-2-490350-10-0
18 €
Désir, douleur, pensée
Masochisme originaire et théorie psychanalytique
Marilia Aisenstein
Préface de Jean-Claude Rolland
Centrée sur le langage, et donc sur les représentations de mots et les représentations de choses, la psychanalyse freudienne couvre le champ des processus de pensée sans pourtant avoir jamais prétendu en donner une théorie systématique. Cette théorie de la pensée, en permanente élaboration, est envisagée ici à la fois comme désir et « acte de chair » issu de l’unité somatopsychique de l’humain. Impulsions, émotions et affects
indiquent, tel un fil rouge, l’implication constante du corps dans la cognition.
Puisque le désir exige la mise en attente, en somme la frustration, il est d’essence masochique. À ce titre, il doit être investi par un masochisme qui lui permette d’appréhender l’avenir. Si le penser est le propre de l’homme et lui assure une liberté inaliénable, il exige en contrepartie le renoncement au plaisir immédiat. D’où son lien manifeste avec la douleur et avec le masochisme
érogène primaire, que Marilia Ainsenstein place au fondement même de toute pensée.
Pourtant, le « masochisme » a d’ordinaire mauvaise presse. Or c’est en réalité grâce à lui que l’humain peut survivre et résister aux conditions les plus tragiques, les plus extrêmes, aux guerres de religions, aux génocides ; c’est lui le « gardien de la vie », quand se déchaîne la barbarie de l’homme, le plus inhumain des animaux.
Marilia Aisenstein
est philosophe de formation et psychanalyste formateur de la Société hellénique de psychanalyse et de la Société psychanalytique de Paris dont elle a été présidente ; elle s’est essentiellement impliquée dans l’Association internationale, où elle a été représentante de l’Europe et présidente du comité des Nouveaux Groupes. Auteur de nombreux travaux en français, anglais et grec, elle a reçu le Prix Bouvet en 1992.